Frustré par mon orientation scolaire, imposée par mon père, je me tais (colère et convoitise). Fâché par l’interdiction formel de ce dernier de pratiquer plus en avant ma passion pour le théâtre, je me tais alors que j'en rêve (colère et convoitise). Je tente de me forcer dans la voie imposée (paresse), je ne parvient pas à m'exprimer face à ce chemin (doute) et réprime mon envie de tout "casser" (agitation) la pression monte à son paroxysme et je suis malheureux...
Et nous arrivons à cette fameuse première rupture amoureuse qui, comme la pression de trop me fait exploser. Je hurle, envoie tout bouler, mon père, l'école et tout un système. Avoir tout avalé sans broncher depuis des années me fait perdre la raison, pour la première fois de mon existence, j'entrouvre la porte du mal, celle du côté obscur. Effectivement, furieux d’avoir été trahi par ma petite amie de l’époque, comme tout adolescent blessé dans son amour propre et rempli de haine, je décide de me venger en utilisant mon "pouvoir". Je vais entrer dans ses rêves et lui faire vivre le pire cauchemar de sa vie. Je veux qu'elle souffre. Me voici donc, tel un fantôme, à m’envoler à la vitesse de la pensée vers la chambre de cette pauvre fille. Ah elle va voir ce qu'elle va voir ! Je me retrouve flottant au dessus d'elle, qui dort paisiblement dans son lit. Je ne suis que colère et je veux pénétrer dans sa tête pour accomplir ma sinistre vengeance, je veux la détruire.
Brutalement, presque douloureusement, je me retrouve aspiré en arrière par une force que je ne maîtrise pas et d'un coup j'ouvre les yeux .... Je suis assis dans mon lit, dans le noir, ma gorge est si serrée, je n'arrive pas à aspirer de l'air. C'est comme si je me noyais au sec. Je cherche à inspirer mais rien ne se passe, je me rends compte que mon cœur ne bat pas. La main sur la poitrine, paniqué, je tente de forcer ma respiration mais n'y parvient toujours pas. J'ai terriblement peur et je regrette mon action, je re force, et re force, rien... je sens la mort rôder les larmes jaillissent. Dans un ultime effort je me crispe et appel l'air et dans un grand râle il s'engouffre enfin dans ma poitrine. D'un coup je sens mon cœur battre la chamade. Combien de temps est-ce que cela a pris? Cela m'a semblé une éternité, j'ai cru voir ma fin. à défaut de l'avoir été, c'est le glas pour ma capacité à quitter mon corps et de mon envie d'essayer. Tremblant et grelottant je pleure toute la frustration étouffée jusqu'à présent.
Le monde, mon monde, mes acquis, s'ébranlent et s'écroulent. Face à mon désespoir et face à leur impuissance, mes parents m'envoie auprès de mon parrain de cœur, qui m'a connu en Inde, pour que je puisse m'y ressourcer. Me voilà parti en train pour Düsseldorf en Allemagne.